(2011) M-Project & Makinaforce
Interview d’origine publiée le 21 novembre 2011 sur Makinaforce.
Interprétée par Miharu Hayashi et traduite de l’anglais par Shyne.
M-Project – The Pantyhose Makina Junkie
M-Project a participé à l’intégralité des sorties de Makinaforce et il a été largement reconnu comme étant le meilleur artiste en makina du Japon.
Utilisant un collant comme couvre-chef, son signe distinctif, il est présent sur la scène depuis plus ou moins une dizaine d’années et continu de tracer sa route en makina.
“Underground Makina Connectionz” est une compilation à succès regroupant les meilleures productions de provenances diverses, de l’Espagne au Japon, et qui a attiré l’attention du monde entier.
Makinaforce est fier de vous présenter une interview avec M-Project !
Makinaforce : Ce à quoi le nom “M-Project” fait référence me semble clair, mais pourriez-vous nous en dire un peu plus à son sujet ?
M-Project : En société, il y a des choses utiles à savoir et d’autres qui ne le sont pas. Je crois que savoir où et quand j’ai trouvé ce nom n’est pas très important. Toutefois, je peux au moins dire que le M dans M-Project n’est pas pour Music.
Makinaforce : Étant au Japon, comment avez-vous découvert les sons les plus bruts de la musique électronique ? Notamment la makina ?
M-Project : Il y avait déjà beaucoup de European Dance Music [NdT : p-e une erreur de transciption, EDM : Electronic Dance Music] au Japon donc ce n’était qu’une question de temps avant que j’arrive à la makina. En 1999 et 2000, pendant que le UK hardcore déclinait, j’étais à la recherche d’un album de hardcore qui avait été diffusé à cette époque-là et ce fut ma première confrontation avec la makina. Pendant ce temps-là, le UK hardcore était en pleine période de transformation où il se mélangeait avec de la trance et cela ne me plaisait pas. La découverte de la makina a été vraiment un grand moment pour moi.
Makinaforce : Comment la makina est perçue au Japon ?
M-Project : Les Japonais sont très sensibles aux mélodies, donc je pense qu’ils ont tendance à préférer un genre comme la makina, qui consiste en des mélodies puissantes, à un genre qui n’a que des mélodies succinctes voire inexistantes.
Makinaforce : Aviez-vous la moindre idée de la manière dont la makina allait fonctionner au Japon ? Avez-vous eu des doutes ou des attentes particulières en commençant ce projet ?
M-Project : Je ne pensais pas être encore dessus au bout de dix ans mais récemment, les rêves que j’avais à mes débuts ont commencé à devenir réalité, j’en suis très heureux.
Surtout le fait d’être capable de sortir mon remix de “Melody of Passion II”, ce fut très satisfaisant. La scène makina au Japon existe réellement.
Dernièrement, les auditeurs de makina se sont multipliés, comme dans une soudaine explosion et je suis très heureux de voir cette progression. Mais je crois qu’il y a toujours un potentiel que nous n’avons pas encore atteint.
Makinaforce : À l’époque où vous avez commencé à faire de la makina, y avait-il un autre compositeur dans ce style au Japon qui avait attiré votre attention ?
M-Project : J’ai été le premier compositeur dans ce style au Japon, quand j’ai commencé il n’y avait vraiment personne d’autre à part moi.
Makinaforce : Comment avez-vous commencé à composer ? Avec quel matériel avez-vous commencé et aujourd’hui, lequel utilisez-vous ?
M-Project : Au début, j’utilisais Reason de Properllerhead mais j’ai vite poussé le logiciel dans ses limites. Je suis donc passé chez Steinberg et leur série Cubase.
Cubase m’a permis de créer des productions plus fouillées mais cela m’a pris du temps avant de le prendre en main. Aujourd’hui, j’utilise Cubase 4 et je prévois d’améliorer mon matériel, notamment en passant à Cubase 6.
Makinaforce : Que pensez-vous de la tendance actuelle en makina ? La hard-trance vs remember style makina.
M-Project : J’aime bien la hard-trance, donc personnellement cette tendance me plaît. Toutefois en makina, il me semble que rajouter trop de hard-trance à une production lui enlève à terme son caractère unique.
Makinaforce : Vous êtes sur la scène makina depuis longtemps. Des gens ont dit que c’était un genre qui était en train de s’essouffler. Comment pensez-vous que le style va évoluer dans les années à venir ? Le voyez-vous comme un genre à l’agonie ?
M-Project : Les sorties en makina commençaient lentement à s’espacer et quand j’ai entendu pour la première fois ces rumeurs, j’ai débuté la série des Underground Makina Connectionz. J’ai voulu rester actif et faire bouger la makina car je ne voulais pas attendre des sorties du continent. Tant que quelqu’un continue de produire de la makina, elle ne mourra jamais.
Makinaforce : Vous vous êtes produit en Amérique du Nord, à l’Anime Central de Chicago et à l’Anime Expo de Los Angeles. Étant donné que vous êtes probablement le premier artiste makina à jouer en Amérique, quelle a été la réaction du public ? Actuellement, le UK hardcore semble être plutôt populaire là-bas.
M-Project : Je me produis à l’Anime Central de Chicago depuis 2007 et c’est devenu de mieux en mieux chaque année. L’Anime Expo lui s’est tenu au Club Nokia, le système de son, la cabine et l’équipement étaient vraiment parfaits. Évidemment, la foule a été très réceptive. Je suis très content qu’autant de fans soient venus à ces évènements et je leur en suis très reconnaissant.
Makinaforce : Pendant vos prestations, vous portez toujours le même style de costume qui consiste en un ensemble de collants et d’un masque chirurgical.
Quand vous avez commencé, il n’y avait qu’un collant noir et aujourd’hui cela s’est transformé en un ensemble de couleurs variées, masque chirurgical et des lunettes persiennes.
Comment cela est arrivé et a évolué au fil du temps ?
M-Project : En société, il y a des choses qui sont utiles à savoir et d’autres qui ne le sont pas. Je crois que savoir d’où je tire ce costume n’est pas important. Toutefois, je peux dire que c’est dur de respirer en le portant.
Makinaforce : Dans un grand nombre de vos productions et performances lives, vous avez parfois collaboré avec DJ Depath. Comment vous-êtes vous rencontrés ?
M-Project : C’était il y a plus de dix ans, donc je ne m’en souviens pas vraiment.
Makinaforce : Que pensez-vous de la scène makina en Espagne ?
M-Project : Il y a une abondance d’informations quant à la makina sur le net, mais la majeure partie est en espagnole donc toute cette culture n’est pas entièrement comprise. C’est pour cela que je pense que le site Makinaforce participe grandement à la scène.
Makinaforce : Comment le X-Treme Hard avec Jordi K-Staña de Nox Records a vu le jour ? Jordi a été le premier artiste de makina espagnole à se produire en outremer, comment était-ce ?
M-Project : Beaucoup de “makina freaks” étaient excités par cet évènement à partir du moment où Jordi est devenu le premier artiste de makina espagnole à visiter le Japon. Le pays a pu le découvrir pour la première fois et le DJ set de Jordi a été produit de la même manière qu’ils sont faits dans les clubs espagnols, en BCN-style.
Makinaforce : Avez-vous eu la chance de rencontrer K-rlos DJ, Dani Delirio et Ales ? Je crois qu’ils étaient au Japon le mois suivant.
M-Project : J’ai juste eu l’occasion de les croiser, donc je n’ai pas vraiment eu la possibilité de leur parler.
Makinaforce : Ressentez-vous une différence de perception envers la makina entre le Japon et l’Espagne ?
M-Project : Il y a clairement une différence culturelle. Ni DJ Depath, ni moi ne mixons en BCN-style pendant nos prestations. De plus, il me semble que les Japonais veulent écouter chaque chanson une par une, de manière plus approfondie.
Makinaforce : Vous produisez d’autres styles de musique autre que la makina sous le nom “M-Project”, pourquoi ?
M-Project : En société, il y a des choses qui sont utiles à savoir et d’autres qui ne le sont pas. Je crois qu’il n’est pas utile de savoir cela. Toutefois, si je devais me prononcer sur la question, je dirais qu’il est possible que je ne pense à rien en particulier.
Makinaforce : Quand montrerez-vous votre visage ?
M-Project : À l’heure actuelle aucun plan n’est prévu quant à la révélation de mon identité, mais certains la connaissent, tant bien même, je ne la révélerai pas officiellement moi-même.
Makinaforce : Merci de nous avoir accordé cette interview. Un dernier mot ?
M-Project : J’apprécie le soutien que je reçois de tout le monde. Je vais continuer à donner le meilleur de moi-même.
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